viernes, junio 15, 2007

La bombe Gay!!!

Le laboratoire Wright de l’armée de l’air à Dayton (Ohio, nord) réclamait 7,5 millions de dollars pour développer cette bombe contenant un produit chimique au puissant effet aphrodisiaque qui entraînerait «un comportement homosexuel» censé affecter «le moral et la discipline des unités ennemies».

Le document, déniché en décembre 2004 par le Sunshine Project, une association basée au Texas et en Allemagne qui milite contre les armes biologiques, agite depuis quelques jours la blogosphère et des médias américains.

Le Pentagone a confirmé l’existence de cette proposition mais en a minimisé la portée. «Le ministère de la Défense n’a jamais +creusé+ un tel concept (…) et aucun financement n’a été fourni par le Pentagone», a affirmé un porte-parole militaire, le lieutenant-colonel Brian Maka.

Il rappelle que l’idée faisait partie d’une série de propositions sur des armes non-mortelles, dont un produit chimique rendant les ennemis très sensibles à la lumière du soleil ou un autre rendant des abeilles agressives et les poussant à attaquer des humains.

Edward Hammond, du Sunshine Project, conteste toutefois les affirmations du Pentagone. «La proposition n’a pas été rejetée sur le champ. Elle a été examinée par la suite», a-t-il écrit sur le site internet de l’association.

Il affirme ainsi que l’idée a été insérée en 2000 dans un CD-ROM promotionnel sur les armes non-mortelles par un organisme du Pentagone, basé à Quantico (Virginie, est), qui avait à nouveau repris l’idée en 2001 dans une étude soumise à l’Académie nationale des sciences.

Cette histoire de bombe «gay» suscite en tout cas des commentaires moqueurs de bloggeurs. «Si nous avions une bombe gay sous la main, pourquoi ne pas la balancer dans les montagnes d’Afghanistan», s’interroge republicoft.com, qui s’identifie comme noir et homosexuel vivant à Washington.

«Les imbéciles qui ont eu cette idée devraient être giflés et contraints à écouter les disques de Judy Garland pour le reste de leur vie», écrit un autre bloggeur, Ed Brayton, sur le site Huffington Post.

Les experts de la question homosexuelle trouvent cela moins drôle. «Cette histoire montre les idées dépassées du Pentagone sur la sexualité et sur la relation entre la sexualité et la notion d’être un bon soldat», estime Aaron Belkin, professeur à l’Université de Californie (ouest) à Santa Barbara.

«Imaginer que vaporiser un produit chimique sur quelqu’un puisse le rendre homosexuel est grotesque, et imaginer que cet individu transformé en homosexuel devienne alors un mauvais soldat est également grotesque», dit-il.

La polémique intervient alors que le ministre de la Défense, Robert Gates, a décidé de ne pas reconduire à son poste en septembre le chef d’état-major interarmées, le général Peter Pace, en raison de la controverse à Washington sur les opérations américaines en Irak.

En mars, le général Pace avait qualifié l’homosexualité d’«immorale» dans un entretien au quotidien Chicago Tribune, suscitant un véritable tollé et ravivant le débat sur la loi qui autorise les homosexuels à s’engager dans l’armée à condition qu’ils taisent leur orientation sexuelle.

Un projet de loi démocrate propose de réformer cette loi dite «ne demandez pas, ne dites pas» («Don’t Ask, Don’t Tell»), adoptée en 1993 sous le président démocrate Bill Clinton.

No hay comentarios.:

 Suscribirse a este Blog